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La contraception au naturel est-elle efficace ?

La contraception au naturel est-elle efficace ?

Courbe de température, coït interrompu, méthode Ogino…, les méthodes de contraception naturelles ont le vent en poupe. Mais que peut-on réellement en attendre ?

Quelques méthodes de contraception naturelles

Voici parmi les plus connues, quatre méthodes de contraception naturelles :

  • La méthode de la courbe de température : elle permet de repérer les périodes de fertilité en mesurant sa température corporelle, tous les matins à la même heure avant de se lever du lit. Une hausse de 0,2 à 0,4 °C peut indiquer l’ovulation. La solution préconisée consiste à éviter les rapports non protégés jusqu’à 3 jours après cette hausse de température.

  • Le coït interrompu : le partenaire se retire avant l’éjaculation.

  • L’abstinence partielle (méthode Ogino) : sur un cycle de 28 jours, une femme n’est féconde que quelques jours par mois aux alentours de la période d’ovulation, qui se situe théoriquement, chez les femmes dont le cycle est régulier, 14 jours après le premier jour des règles. Cette méthode préconise donc de s’abstenir de tout rapport sexuel plusieurs jours autour de cette date.

  • La méthode de Billings : elle consiste à observer la glaire cervicale et à éviter les rapports lorsqu’elle devient plus fluide et filante.

  • Certaines méthodes comme la symptothermie combinent l’observation de plusieurs signes (température, observation de la glaire cervicale) pour déterminer les périodes de fertilité.

Un frein à la spontanéité ?

Les méthodes naturelles permettent aux femmes d’être plus actives et de s’impliquer davantage dans leur contraception. Une bonne chose, oui, mais c’est également à double tranchant ! Calculer et surveiller en permanence son corps pour déterminer quels sont les moments propices aux ébats peut avoir un impact sur la spontanéité de la vie amoureuse. On n’a pas toujours envie de programmer un câlin.

Une efficacité théorique

Bien qu’elles n’offrent pas une couverture parfaite, ces méthodes seraient en théorie – et dans des conditions idéales – efficaces à 96 %. Mais, attention, les aléas liés à leur mise en pratique font chuter leur efficacité réelle au quotidien :

  • La température corporelle peut par exemple être influencée par différents facteurs. De la fièvre même très légère peut notamment fausser les résultats.

  • Concernant le coït interrompu, outre le possible non-retrait du partenaire au bon moment, le liquide pré-séminal sécrété avant l’éjaculation peut déjà contenir des spermatozoïdes.

  • Le calcul du jour-pivot dans la méthode Ogino reste théorique : l’ovulation peut se produire de manière imprévisible même chez une femme dont les cycles sont réguliers !

  • Quant à l’observation de la glaire cervicale, celle-ci reste subjective, et donc sujette à interprétation. Certaines infections peuvent également modifier sa texture et donc induire une erreur.

  • Bon à savoir: un spermatozoïde peut survivre jusqu’à 5 jours dans le corps de la femme. Les rapports sexuels ayant lieu plusieurs jours avant l’ovulation peuvent donc aboutir à une grossesse !

Peu efficaces en pratique

Conséquence, les femmes qui utilisent ces méthodes ont entre 25 et 27 % de risques de tomber « accidentellement » enceintes lors de la première année où ces moyens de contraception sont utilisés : environ une femme sur 4 ! Chez des femmes peu motivées, le taux d’échec monterait même jusqu’à 75 %.

Les méthodes de contraception naturelles seraient donc a priori plutôt réservées à une planification moins stricte de la natalité, pour espacer les grossesses plutôt que pour les éviter par exemple.

La bonne solution à vos besoins

Envie de changer de méthode contraceptive ? Demandez-vous avant tout pourquoi. D’autres solutions peuvent en effet peut-être vous convenir. S’il s’agit simplement de pallier les oublis fréquents de pilule, l’implant ou l’anneau vaginal – à placer toutes les 3 semaines – peuvent être une option. Si vous préférez éviter les solutions hormonales, un stérilet en cuivre peut alors être une alternative. Sachez qu’il peut par ailleurs être proposé à des femmes qui n’ont jamais eu d’enfants auparavant.

N’hésitez pas à en discuter avec votre gynécologue ou votre médecin traitant. Il pourra vous aider à trouver la solution qui vous convient le mieux.

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Thèmes: Sexualité Gynécologie
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